PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°353 23 août 2016
34525 Destinataires
[ ÉDITORIAL ]
DEPAKINE : la communication ne suffit pas !

De nombreux quotidiens et sites Internet marocains ont publié, la semaine dernière, des articles au sujet de la tératogénicité du valproate, principe actif de la DEPAKINE® et de ses génériques. Certains journalistes ont même donné l’impression de découvrir la «supercherie du siècle» et le titre habituel « Un médicament dangereux continue à être commercialisé au Maroc… », a été une fois de plus réutilisé!
Par ces titres accrocheurs, dont le seul objectif est d’attiser la curiosité des lecteurs, on a donné l’impression que les médicaments à base de valproate ne sont commercialisés qu’au Maroc, ce qui est totalement faux.

Une fois de plus, au lieu d’adopter des attitudes saines pour régler un problème de santé publique, chacun y est allé de son explication. La quête du sensationnel a pris le pas sur la recherche d’une information exacte au sujet de ce médicament dont la première mise sur le marché a été effectuée par Sanofi, il y a plus d’un demi siècle.
D’autres laboratoires ont, à leur tour, mis sur le marché des génériques de ce médicament anticonvulsivant. Le valproate rentre également dans la composition de deux spécialités DÉPAKOTE® et DÉPAMIDE® qui sont indiquées dans les troubles bipolaires.

Les effets tératogènes du valproate de sodium sont connus depuis le début des années 1980 (1), notamment les anomalies de fermeture du tube neural (Spina Bifida). D’autres articles publiés entre les années 1980 et 1990 ont confirmé les malformations congénitales attribuables aux antiépileptiques en général et au valproate en particulier. Et ce n’est qu’à partir des années 2000 que des observations de retards de développement et de troubles du spectre de l’autisme touchant certains enfants exposés in-utéro ont été à l’origine d’études qui ont confirmé ce sur-risque.

Le 26 mai dernier, l’ANSM (2) (Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé – France) a restreint les conditions de prescription et de délivrance du valproate et dérivés chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes. L’Agence exige que l’initiation du traitement soit annuellement effectuée par des spécialistes en neurologie, en psychiatrie ou en pédiatrie. Cette prescription devant être présentée au pharmacien à chaque délivrance en même temps qu’un accord de soins signé par la patiente. Malheureusement, dans la pratique ces exigences ne sont pas toujours prises en considération. Un sondage réalisé, en octobre 2015 par Vivavoice pour le compte de l’ANSM auprès de 202 pharmaciens, a démontré que 33 % d’entre eux ne sont pas au courant des nouvelles dispositions relatives à la dispensation du valproate. Cette enquête a montré aussi que 62% des patientes n’étaient que peu ou pas informés des risques encourus.

Au Maroc, le ministre de la santé vient de décider de renforcer la vigilance pour assurer le suivi des effets indésirables de ces spécialités pharmaceutiques. Le département de M. El Hossein LOUARDI a adressé une lettre d’information (3) à ce sujet aux présidents des instances professionnelles, aux directeurs régionaux de la santé, aux délégués provinciaux et aux directeurs des hôpitaux.
On ose espérer que tant que le rapport bénéfice / risque continue à justifier l’administration de ce médicament, des mesures concrètes devraient être adoptées pour sécuriser la prescription et la dispensation des médicaments à base du valproate et ses dérivés chez la femme en âge de procréer.
Les instances professionnelles ont l’obligation de relayer l’information en s’assurant que leurs membres l’ont bel et bien reçue. Il serait également opportun de prévoir des dépliants, notamment en arabe, pour informer les patientes traitées par ces médicaments ainsi que des formulaires d’accord de soin  téléchargeables à partir du site du ministère de la santé ou du site du Conseil national de l'ordre des médecins.
Le Centre marocain de pharmacovigilance (CMPV) qui suit de près cette problématique, devrait jouer un rôle clé dans l'évaluation de l’ampleur du problème. Mais pour que le CMPV puisse brosser un tableau exhaustif de la situation qui prévaut au Maroc, les professionnels de santé devraient s’impliquer davantage en notifiant tous les effets indésirables en relation avec l’utilisation du valproate et de ses dérivés.
Abderrahim DERRAJI

Références: 
(1)"Enquête relative aux spécialités pharmaceutiques contenant du valproate de sodium" - Inspection générale des affaires sociales - Février 2016 - lien
(2) lien
(3) Courrier du ministre de la santé (Ar) :  lien
(4) Lettre d'information adressée par Sanofi aux professionnels de santé : lien

Revue de presse
Cancers de la thyroïde : une épidémie due au surdiagnostic Cancers de la thyroïde : une épidémie due au surdiagnostic

Dans une étude publiée par la revue The New England Journal of Medicine, le Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC/IARC) évalue à plus de 470.000 femmes et 90.000 hommes les personnes qui pourraient avoir fait l'objet d'un surdiagnostic de cancer de la thyroïde en l'espace de 20 ans dans 12 pays développés (Australie, Danemark, Angleterre, Finlande, France, Italie, Japon, Norvège, République de Corée, Ecosse, Suède et Etats-Unis). "Des pays comme les Etats-Unis, l'Italie et la France ont été les plus touchées par le surdiagnostic du cancer de la thyroïde depuis les années 1980, après l'introduction des échographies, mais l'exemple le plus récent et le plus frappant est la République de Corée, explique le Dr Salvatore Vaccarella, qui a dirigé l'étude de l'IARC. Il précise que quelques années à peine après l'introduction de l'échographie dans le cadre d'un dépistage organisé pour plusieurs types de cancers, celui de la thyroïde est devenu "le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes en République de Corée (Corée du sud), avec environ 90% des cas observés entre 2003-2007 qui pourraient relever du surdiagnostic".
Pourtant, note le Dr Silvia Franceschi, l'un des auteurs de l'étude, "la majorité des cancers surdiagnostiqués ont été traités par des ablations complètes de la thyroïde, souvent associées à d'autres traitements nocifs comme l'ablation des ganglions du cou ou la radiothérapie, sans bénéfices prouvés en terme d'amélioration de la survie".
Des spécialistes tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs années face au dépistage excessif et au surtraitement de certains cancers de la thyroïde à faible risque de progression. Dans un article paru en 2013 dans la revue British Medical Journal, des experts soulignaient déjà que les cancers dépistés étaient de plus en plus petits (jusqu'à 2 mm) grâce aux nouvelles techniques d'imagerie. La plupart de ces tumeurs sont des micro-cancers de type papillaire, dont le pronostic est particulièrement bon, avec une survie proche de 99% à 20 ans et qui pourraient, selon eux, faire l'objet d'une surveillance rapprochée et non de traitements agressifs d'emblée.

Certains experts ont même préconisé de débaptiser ces microcancers afin de dédramatiser le diagnostic et permettre aux patients qui le souhaitent d'opter pour une simple surveillance.
Source : sciencesetavenir

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Des applications Smartphones pour le pharmacien Des applications Smartphones pour le pharmacien

Les pharmaciens d’officine marocains ont désormais à leur disposition des applications smartphones utiles au quotidien. La première application est le Galenus Calculator (https://play.google.com/store/apps/details?id=net.ingoma.galenus_substitus) comportant deux interfaces. La première interface Galenus Officinalis est une calculatrice des marges officinales pour des produits achetés directement du laboratoire avec une marge supplémentaire, selon la famille tarifaire et la nature fiscale du produit. La seconde interface est Galenus Substituts. C’est une application consistant à classer selon un ordre décroissant de la marge totale dégagée, les spécialités à base du même principe actif, même forme, même nombre d’unités dans la boite et achetées directement du laboratoire avec une marge supplémentaire.

Une 2ème application a été développée, utile pour maîtriser la gestion du stock. Il s’agit du COULAGE INVENTAIRE (https://play.google.com/store/apps/details?id=net.ingoma.coulage) qui consiste à détecter une éventuelle fuite au niveau du stock ou de la caisse au sein d’une entreprise.

La 3ème application ayant vu le jour est le code du médicament et de la pharmacie (https://play.google.com/store/apps/details?id=net.ingoma.code_med). C’est une application qui facilite l’accès, la consultation et l’utilisation de la loi n° 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie ainsi que le code de déontologie des pharmaciens ; ceci a été rendu possible grâce à un sommaire et une classification par articles et rubriques pour une orientation rapide et ciblée lors de la recherche.
Source : Pharmacie.ma

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La durée de l'obésité favorise les cancers La durée de l'obésité favorise les cancers

Pour chaque décennie passée en surpoids à l'âge adulte, les femmes ajoutent 7% à leur risque de cancer du sein survenant après la ménopause et 17% à celui d'avoir un cancer de l'endomètre (muqueuse de l'utérus).
Melina Arnold, épidémiologiste au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé, à Lyon, et première signataire de l'article paru dans la revue en ligne Plos Medicine du 16 août, a déclaré : «nous savions déjà à partir d'études précédentes qu'il existait un lien entre l'obésité et plusieurs sortes de cancers».
«Dans notre étude, ajoute-t-elle, nous avons pour la première fois évalué la façon dont la durée du surpoids et de l'obésité au cours de l'âge adulte impactait le risque de développer un cancer.»
Les données ont été recueillies depuis les années 1990 auprès de 74.000 femmes ménopausées, âgées de 50 à 79 ans lors de leur recrutement, dans une étude baptisée Women's Health Initiative (WHI).
Avec une douzaine d'années de recul en moyenne, seulement 40% des femmes n'ont jamais été en surpoids. Et pas moins de 30% d'entre elles ont été obèses (indice de masse corporelle d'au moins 30 kg/m2).
«Nos résultats sont biologiquement plausibles, explique l'épidémiologiste. En effet, il a été démontré qu'une exposition précoce et prolongée au surpoids augmentait le risque et la gravité de l'hypertension, la résistance à l'insuline, l'inflammation chronique, les lésions de l'ADN et les modifications du métabolisme hormonal. Des mécanismes clés connus pour augmenter le risque du cancer.»
«Il y a différents facteurs et mécanismes qui lient l'obésité au cancer, selon l'organe concerné, précise Melina Arnold, et pour le cancer de l'endomètre, on connaît le rôle majeur joué par les hormones sexuelles stéroïdes.» «Pour le cancer de l'endomètre, l'obésité est vraiment un facteur de risque majeur, en particulier via l'insulinorésistance et la production d'œstrogènes», complète le Pr Anne Gompel, responsable de l'unité de gynécologie endocrinienne (Cochin-Hôtel-Dieu, Broca).
D'ailleurs, tant que les femmes ménopausées de la WHI qui sont en surpoids prennent des traitements hormonaux combinés (œstrogènes et progestérones), l'étude du CIRC montre qu'il n'y a pas d'augmentation significative du risque de cancer de l'endomètre. Ce qui n'est pas le cas pour le sein. Pour ces femmes, ménopausées en surpoids sous THM: «Le risque de cancer du sein reste plus élevé, écrivent les auteurs de l'étude, même si c'est à un niveau plus faible que chez celles qui n'ont jamais pris de THM.»
Enfin, l'augmentation du risque induit par l'obésité pour certains cancers est progressive pour le côlon, le sein, le rein. «Cela signifie que tous ceux qui ont été en surpoids n'auront pas forcément un cancer ni que le surrisque apparaît dès le premier jour passé avec des kilos en trop, pondère Melina Arnold, et de plus toutes les conclusions de notre étude ne s'appliquent pas directement à chacun, personnellement. Les causes du cancer sont multifactorielles, ce qui signifie qu'à la fois la génétique et l'environnement peuvent jouer un rôle.»
Source : http://sante.lefigaro.fr

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L'IGAS a rendu son rapport sur l’observance L'IGAS a rendu son rapport sur l’observance

L'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a rendu son rapport sur la pertinence et l'efficacité des actions de santé publique en faveur de l'observance des traitements par les patients atteints de maladies chroniques.

Parmi les pistes étudiées, elle préfère une approche relationnelle de qualité entre le médecin et le malade avec le support éventuel des objets connectés et l'implication des pharmaciens. Elle déconseille fortement de lier remboursement et observance.

Les rapporteurs recommandent le déploiement de l'éducation thérapeutique pour améliorer l'adhésion des patients. L'IGAS salue l'implication des pharmaciens d'officine dans des actions de conciliation médicamenteuse, d'accompagnement des patients sous la forme des entretiens pharmaceutiques, dans la préparation des doses à administer (PDA). Mais elle constate que « leur mobilisation restera modeste tant que n’aura pas été défini un mode de rémunération pour ces activités et tant que la profession ne se sera pas organisée pour y répondre (aménagement des locaux, espace de confidentialité, disponibilité) ».

Les possibilités offertes par les objets connectés dont les expériences avec des piluliers connectés préparés et suivis par les pharmaciens sont également envisagées. Des nouvelles formes d'accompagnement par des plates-formes de télé-suivi-accompagnement de proximité sont largement débattues.

Enfin pour toutes ces pistes, l'IGAS pointe la nécessité d'offrir un modèle économique pour qu'elles soient viables et parle d'un financement dépendant de leur fiabilité et de leur performance (niveau d'observance et fidélisation).
Source : www.lemoniteurdespharmacies.fr

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La science s’empare de la sensation de déjà-vu La science s’empare de la sensation de déjà-vu

La sensation de déjà-vu s’observe plus souvent chez des personnes jeunes, dans des situations de fatigue ou de stress. Des scientifiques ont essayé de trouver des explications rationnelles à ce phénomène.

Le déjà-vu a notamment été étudié chez des personnes épileptiques car c'est un symptôme qui est fréquent lors des crises.

La région responsable de cette sensation chez les épileptiques est la région rhinale, située sous l’hippocampe. Ainsi, dans une recherche parue en 2012, des chercheurs français ont réussi à stimuler la sensation de déjà-vu chez des patients épileptiques en stimulant le cortex rhinal. Mais qu’en est-il des personnes qui ne sont pas épileptiques ? Soit des décharges électriques comparables ont lieu dans le lobe temporal en absence d’épilepsie, soit le déjà-vu relève d’autres processus.

En 2016, des chercheurs de l’université St Andrews (Royaume-Uni) ont décrit, lors d’un congrès sur la mémoire, des scanners de personnes qui expérimentaient une sensation de déjà-vu. Pour créer cette sensation, les chercheurs leur ont présenté une liste de mots qui avaient un lien entre eux (oreiller, lit, nuit, rêve…) sans le mot-clé reliant tous ces mots (sommeil). Les chercheurs ont demandé aux participants s’ils avaient entendu des mots commençant par « s » et ceux-ci ont répondu par la négative. Quand plus tard on leur a demandé s’ils avaient entendu le mot « sommeil », ils se souvenaient qu’ils ne l’avaient pas entendu mais, en même temps, le mot leur était familier : ils avaient une sensation de déjà-vu.

L’équipe a réalisé des IRM des cerveaux des 21 volontaires et montré que les aires impliquées dans la mémoire, comme l’hippocampe, n’entraient pas en jeu dans le phénomène. En revanche, les aires frontales du cerveau, qui jouent un rôle dans la prise de décision, étaient activées. Une hypothèse est que les régions frontales du cortex vérifient les mémoires et envoient des signaux en cas d’erreur quand il y a un conflit entre l’expérience vécue et ce que nous croyons avoir déjà vécu. Le sentiment de déjà-vu serait un signe que le système de vérification de la mémoire fonctionne bien.
Source : http://www.futura-sciences.com

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